Sentir à tout prix
08.03.2023. Il est 19.21. Je lis le message qui s’affiche sur mon écran. L’ami jardinier qui m’accompagne depuis le début de mon aventure en Algarve a décidé de travailler à plein temps ailleurs. C’est la personne qui me rassurait face à l’ampleur des travaux même s’il ne venait que par intermittence.
Bien que je me sente guidée par cette terre accueillante, cette présence humaine régulière me donnait de la joie et la confiance que nous pourrions accueillir tout ce qui se présentait que ce soit inconfortable ou joyeux.
Ma gorge s’est nouée à la lecture de ce message. Mon coeur s’est mis à battre très rapidement. Je le sentais cogner de plus en plus fort dans ma poitrine. J’ai commencé à marcher sans savoir vraiment où je voulais aller. Au milieu de l’entrée de l’appartement, je me suis observée dans ce semblant d’errance. Les pensées fusaient. La peur m’envahissait. Dans un ultime élan de vouloir gérer ce qui se vivait à l’intérieur de moi, j’ai observé que je ne pouvais même pas saisir l’histoire qui se racontait tant la tension en mon for intérieur grandissait.
Au nom du corps
Alors je me suis offert ce moment d’immobilité, être là pour ce qui se vivait une nouvelle fois. Le mouvement de compression de la gorge était sans fin, les larmes ont jailli et les pleurs se sont osés. Mon corps s’est relâché d’un coup et j’ai senti que la contraction s’abandonnait enfin dans cette invitation au mouvement.
Le calme a doucement repris sa place et l’espace s’est installé dans ma cage thoracique. Une sensation de confiance a envahi tout mon être et un rire s’est exprimé. Quelle traversée !
Depuis quelques temps, je ne peux que vivre le moment qui se présente. Cela se vit ainsi. Sans possibilité aucune de projection ou autre désir échappatoire car l’émotion provoquée demande à être vue et vécue instantanément.
Et vous comment vivez-vous cette période ?
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